Parc national de Snæfellsjökull

Un panorama à l’état sauvage battu constamment par les vents fait la particularité de l’extrémité de la péninsule de Snæfellsnes, à l'ouest de l’Islande.

Cette zone est devenue en 2001 le Parc national de Snaefellsjöfull et représente une destination privilégiée pour les amoureux de la nature. Le volcan-glacier veille paisiblement sur cet endroit dédié à la rêverie.

Le Parc national s’étend sur 170 km² et occupe la majeure partie de l’ouest de la péninsule. La conversion de la zone en Parc national le 28 juin 2011 a été faite dans l’objectif de préserver son riche patrimoine historique et sa nature hors du commun. Sa fondation a également pour but de faciliter les voyages et l’accès des visiteurs dans cette partie occidentale de Snæfellsnes.

Il s’agit du seul parc islandais qui s’étend jusqu’à la mer. Il est recouvert par la calotte glaciaire de Snæfellsjökull. Le Parc national gère également le monument naturel Bárðarlaug ainsi que les réserves naturelles d’Hellnar, d’Arnarstapi et de Búðahraun. La partie sud de la péninsule renferme des champs de lave et sa partie est, d’une superficie de 9 km environ, a été transformée en réserve naturelle depuis 1977. Les plus belles plantes de l’Islande poussent au sein de ces champs de lave. Cet endroit abrite 130 espèces de végétaux. Le pays compte au total 16 espèces de fougères. 11 d’entre eux se trouvent dans cette zone.

La zone côtière s’étalant sur environ 0,6 km² à proximité de Hellnar et Arnarstapi a aussi été déclarée réserve naturelle en 1979. Les visiteurs peuvent y découvrir de curieuses formations rocheuses sculptées. Ils auront aussi l’occasion rare d’observer de près des colonies de mouettes tridactyles.

Le monument naturel de Bárðarlaug se trouvant dans la réserve naturelle d’Hellnar est constitué par un ancien cratère. Un glacier de l’ère glaciaire a creusé son lit qui s’est rempli d’eau au fil du temps.

Les réserves naturelles et les parcs nationaux appartiennent à l’État. Les visiteurs qui souhaitent les découvrir peuvent y accéder gratuitement, mais ils doivent respecter les règles de conduite en vigueur au sein de la zone afin de préserver cet environnement hors du commun.

Une grande diversité de paysages

Les paysages du littoral de la péninsule de Snæfellsnes sont très variés. Les plages de sable noir ou clair et les falaises à pic où les oiseaux de mer trouvent refuge durant la période de nidification, s’alternent dans la crique rocheuse.

La lave ayant coulé de petits cratères de la basse terre et du volcan-glacier de Snæfellsjökull recouvre la majeure partie de la plaine du Parc national. Les champs de lave sont presque totalement envahis par la mousse. Par endroits, ils contiennent des cavités où des plantes peuvent pousser, car elles sont à l’abri du vent.

À la fin de l’ère glaciaire, un ancien fond océanique s’est élevé pour former la basse terre dans la partie sud de la péninsule. Les falaises qui forment une frontière entre les montagnes et les plaines se sont formées à cette période.

La zone est surplombée par le volcan-glacier de Snæfellsjökull qui trône majestueusement au centre de plusieurs pics. Les courants de lave qui ont coulé de son cratère sont nettement visibles sur ses flancs. Les adeptes de randonnées ont l’occasion de s’adonner à leur passion dans la vallée cernée de hautes montagnes de Eysteinsdalur, au nord-est de la péninsule. Sur la route menant vers Jökulhálsn, les touristes peuvent découvrir des terres et des zones ponces qui étaient encore ensevelies sous les glaciers quelques années auparavant.

La montagne de Stapafelle, culminant à 526m, domine Hellnar et Arnarstapi. Visibles depuis Búðir, les montagnes Axlarhyrna et Mælifell représentent les plus hauts sommets du sud de la péninsule.
Cette zone renferme, en outre, de splendides chutes d’eau, comme celle de Bjarnafoss qui se déverse au nord de Búðir, sur les falaises. Un œil attentif peut apercevoir au centre de la cascade une femme dont les épaules sont entourées par une brume de gouttelettes. Cette forme est nettement visible depuis la route qui ramène à Búðir et par ceux qui se trouvent dans les landes de Fróðárheiði. Des colonnes de basalte entourent la chute d’eau de Klukkufoss, au pied de la montagne Hreggnasi. Les gorges de Blágil, plus à l’est, recèlent deux chutes d’eau se déversant dans un même bassin et portant un même nom : Þverfossar.

Une géologie très variée

La péninsule de Snæfellsnes se particularise par la grande diversité de sa géologie. Chaque période de l’histoire géologique du pays a laissé sa propre formation rocheuse. La majorité des formations rocheuses du Parc national est issue de l’ultime période de l’ère glaciaire. Quelques-unes se sont formées ultérieurement.

Cette variété géologique se retrouve également dans le système volcanique de Snæfellsjökull qui comporte une multitude de signes d’éruptions dont certaines datent de l’ère glaciaire et d’autres sont plus récentes. Cette chaîne volcanique s’étend sur 30km, d’Öndverðarnes à l’ouest jusqu’à Mælifell à l’est. Le glacier et Djúpalónss renferment plus d’une vingtaine de champs de lave.
Une grande chambre de magma se trouvant à quelques kilomètres sous le glacier constitue le cœur de ce système volcanique. Les montagnes situées au nord du glacier sont constituées de tuf volcanique façonné par des éruptions ayant eu lieu sous la mer ou sous le glacier. Selon les vulcanologues, le mont Svalþúfa représente la plus importante partie orientale du cratère qui s’est activé sous la mer, les « bouchons de cratères » étant constitués par Lóndrangar.

D’épais et irréguliers champs de lave se répandent à travers les paysages du Parc national. Ils proviennent en majeure partie de Snæfellsjökull, du sommet et des côtés du volcan. Les visiteurs peuvent trouver dans cette zone une grande variété de formations de lave qu’ils ne pourront trouver nulle part ailleurs.

Ce parc possède également plusieurs grottes. Leur exploration est fortement déconseillée aux visiteurs non accompagnés d’un guide professionnel. Les cratères Öndverðarneshólar, Saxhólar, Hólahólar et Purkhólar se trouvent au beau milieu des champs de lave, dans les plaines, tandis que celui de Lóndrangar est situé dans le champ de lave de Búðahraun.

Il y a 5.000 à 8.000 ans, Búðahraun s’est formé à la suite de l’éruption du cratère de Búðakletturn qui culmine à 88m de hauteur. Une partie de cet endroit est couverte d’une couche épaisse de lave. La zone possède aussi plusieurs grottes, dont la plus célèbre est celle de Búðahellir qui fait l’objet de nombreuses supputations, telles que l’inexistence d’un fond et la présence d’un tunnel le reliant directement à l’océan de Djúpasker qui se trouve à l’extrémité orientale du champ de lave.

Les fondations du champ de lave de Búðahraun se trouvent dans l’océan. La mer parvient jusqu’à ses cavités les plus profondes durant les marées de printemps. Cette zone est réputée pour ses curiosités géologiques. Les roches qui se sont formées comportent 3 différentes sortes de tâches : noires, blanches et vertes. Les vertes sont faites d’olivines, les noires sont composées de pyroxène et les blanches de plagioclase. La plage vers Búðir contient exclusivement du sable d’olivine pure, un cas très rare en Islande.

La date de formation du champ de lave de Hellnahraun, au nord de Hellnar et d’Arnarstapi, est estimée à 4.000 années auparavant. Selon les géologues, il est issu du cratère qui se trouve sous le glacier.

Le glacier de Snæfellsjökull

Ce glacier est réputé être le « Roi » des montagnes islandaises. Haut de 1.446 m, il a été longtemps considéré comme le plus haut sommet du pays. EggertÓlafsson et BjarniPálsson ont été les premiers à atteindre son pic en 1754.

Au cours de 800.000 ans, les éruptions phréatiques et les accumulations de lave ont formé cette montagne qui est un stratovolcan actif. Sous son sommet, le cratère Djúpalónssandur de 200 m de profondeur est rempli de glace et cerné de rochers de glace. Au cours de ces derniers siècles, le glacier s’est rétréci et sa surface n’est plus que de 11 km² environ. Les rangées de lave qui se sont déversées le long de ses pentes confèrent une esthétique particulière aux flancs du glacier.

Le glacier est entré en activité pour la dernière fois il y a 1.800 ans. Ses cendres se sont alors éparpillées à travers les Fjords Ouest et sur la partie septentrionale de Snæfellsnes. La lave qui a coulé sur ses pentes sud a formé, entre autres, le champ de lave de Háahraun.

Nombreux sont les artistes, poètes, auteurs et réalisateurs qui ont puisé leur inspiration de ce glacier qui ferait partie des 7 plus importantes sources spirituelles de la planète. Il en est ainsi de la saga de BárðurSnæfellsás qui relate l’abandon de la compagnie humaine par Bárður avant d’escalader le glacier.

Une végétation particulière

Malgré la perméabilité du sol, plusieurs espèces de végétaux poussent dans la vaste zone de Snæfellsnes, notamment sur le littoral où se trouve une multitude de marais composés d’algues. La majeure partie des champs de lave est recouverte par une mousse épaisse, mais les fentes et les recoins abritent de nombreuses espèces de fleurs. La zone ne comporte pas de grands arbres, mais des sorbiers et de petits bouleaux parviennent à pousser dans les creux. Les parisettes à quatre feuilles et les millets étalés sont des espèces protégées. La callune pousse un peu partout et les baies sauvages abondent à la fin de l’été.

Le champ de lave Búðahraun doit surtout son classement parmi les réserves naturelles à son impressionnante variété de plantes. Comme les bases de lave sont immergées dans l’eau de mer, l’air humide est favorable au développement des végétaux. 130 espèces de plantes ont été recensées dans les creux qui se sont formés à divers endroits de cette zone, dont 11 variétés de fougères parmi les 16 espèces poussant en Islande.

Un lieu de prédilection des oiseaux

Les oiseaux de mer sont les plus nombreux dans cette zone. Ils construisent leurs nids tout au long de la côte. Les pingouins torda, les cormorans huppés, les guillemots et les mouettes figurent parmi les espèces recensées. Les visiteurs peuvent observer les petits groupes de cormorans huppés, d’excellents plongeurs, sur les îlots et les petits rochers à proximité d’Arnastapi. Les oiseaux adultes sont faciles à repérer durant la période de nidification grâce à la touffe de plumes qui orne leur tête.

Les nids de mouettes peuvent également être observés de près à Arnastapi. Ces oiseaux pondent deux œufs dans chaque nid qu’ils collent sur les goulets rocheux à l’aide de leurs déjections et de leur salive.

La municipalité de Snæfellsbær a choisi la sterne arctique pour symbole. D’importantes colonies de ces charmants volatiles, à la fois majestueuses et délicates, installent leurs nids à Öndverðarnes, Arnarstapi et à Rif, la colonie de cette dernière localité étant l’une des plus grandes en Europe. Les falaises de Saxhólsbjarg et de Þúfubjarg sont les plus faciles d’accès, mais il est conseillé aux visiteurs d’être prudents pour éviter les coups de bec. Les sternes protègent farouchement leurs petits et n’hésitent pas à attaquer ceux qui s’approchent trop de leurs nids. En hiver, ces oiseaux migrent vers l’hémisphère sud, à proximité de la barrière de glace de la mer antarctique. Pour être en mesure d’effectuer ce long déplacement entre les extrémités des deux hémisphères et profiter des nuits lumineuses des falaises islandaises en été, la sterne développe une technique particulière de vol qui lui permet de parcourir environ 40.000 km au cours d’une année.

Les guillemots noirs ne se trouvent que quelquefois à Lóndrangar et à Malarrif, mais les goélands peuvent être vus à plusieurs endroits, les goélands argentés, marins, bruns et les mouettes étant les espèces les plus communes.

La zone où est implanté le Parc national représente une escale pour de nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs qui vont un peu plus au Nord pour pondre leurs œufs. On y retrouve surtout les tourne-pierres à collier, des bernaches cravants et des rouges-gorges familiers. Les émerillons et les faucons sont assez rares. Quant aux canards, l’Eder à duvet constitue l’espèce la plus commune que les visiteurs peuvent observer dans cette contrée.

Les grandes colonies d’oiseaux qui vivent généralement dans les zones humides sont rares, mais certaines espèces viennent de temps en temps dans le marais à proximité de la baie de Beruvik et des phalaropes à bec étroit survolent souvent le marais qui surplombe Arnastapi et Pumpa. Les visiteurs peuvent admirer les évolutions de ces volatiles qui cherchent leur nourriture d’une manière particulière, en faisant des cercles au-dessus de l’endroit ciblé.

Le Parc national abrite de nombreuses espèces de petits oiseaux, comme le courlis corlieu, le bruant des neiges, le traquet, le pluvier doré et le pipit des prés. D’autres oiseaux communs, tels que des lagopèdes muets, des corbeaux, des scolopacidés, de grands gravelots, des bergeronnettes et des huîtriers y vivent aussi.

Les autres espèces d’animaux

D’importantes colonies de veaux marins et de phoques gris vivent autour du Parc national. Une balade le long du littoral offre l’occasion de les découvrir. Les bassins localisés sur la plage abritent des crabes, des cochlées et des amphipodes.

Des marsouins, des baleines de Mink et des orques nagent fréquemment dans la mer aux alentours de Snæfellsnes. Les visiteurs qui ont les yeux perçants peuvent parfois les voir depuis la côte. Par contre, ils n’ont pas la possibilité de voir les grands mammifères marins, comme les baleines et les cachalots, car celles-ci ne s’approchent pas de la côte et restent au large.

Certaines espèces d’animaux mènent une existence sereine dans les champs de lave, notamment les mulots et les renards. Quant aux visons, ils vivent à proximité du littoral où ils peuvent aisément trouver leur nourriture.

Búðir

Cette localité a joué un rôle important dans l’histoire de l’industrie et du commerce du pays. Selon la saga d’Eyrbyggia, elle avait un port commercial dès les premiers siècles qui ont suivi la colonisation de l’Islande. Il suffit de parcourir 3km au sud de l’hôtel de Búðir pour rejoindre Frambúðir0 et admirer les rangées de bateaux de pêche amarrés dans le port. Leur nombre ne cesse de croître au fil des siècles et de nombreux propriétaires résidant à l’intérieur des terres y gardent leur bateau. Les visiteurs peuvent aussi découvrir les vestiges d’une cabane de prêcheur (« verbúdir » en islandais), ancienne construction qui a donné son nom au site. D’autres ruines de bâtiments commerciaux et de pêche existent aussi à cet endroit. Vers le milieu du 17e siècle, le centre commercial a été déplacé à l’estuaire.

Hellnar et Arnarstapi

Les environs de ces deux localités ont été le théâtre de la saga de BárðurSnæfellsás et plusieurs lieux ont tiré leur nom de cette histoire. Bárður, une créature à moitié troll et à moitié homme, aurait baigné dans le bassin de Bárðarlaug lors d’une promenade à Djúpalón. À proximité de la côte d’Arnastapi, les visiteurs peuvent découvrir une sculpture sur pierre représentant BárðurSnæfellsnás, une œuvre de RagnarKjartansson.

Autrefois, Arnastapi regroupait une importante communauté par rapport aux standards du pays. Grand port de commerce entouré de creux, de rifs et de basalte, elle recensait environ 150 habitants au début du 18e siècle. La localité est actuellement habitée toute l’année par quelques familles, mais en été, elle devient très animée. Toutes les résidences d’été qui y sont édifiées sont occupées pendant la saison chaude et une multitude de petits bateaux de pêche s’en vont au large. En été, la zone est aussi envahie par de milliers d’oiseaux qui nidifient dans les falaises vertigineuses, les formations rocheuses, les gorges et les grottes qui longent le littoral, à l’ouest d’Arnastapi.

Pendant des siècles, les plus importantes stations de pêche de la péninsule se trouvaient à Hellnar. La localité était habitée par environ 200 personnes qui vivaient dans des cabanes de pêcheurs et des habitats de turf au début du 18e siècle. Ce site détient ainsi un riche patrimoine historique. Sous la colline de Gróuhóll s’étend une belle plage le long de laquelle viennent s’aligner les bateaux. Le Valasnös, un long rocher qui s’étire jusqu’à la mer se trouve à l’est de la baie.

Les différents accès au Parc national et les services disponibles

Une amélioration sensible a été apportée au niveau des prestations offertes aux voyageurs. L’accueil est assuré par Axlar-Björn et les visiteurs se retrouvent à l’étang d’Iglutjörn. Ceux qui souhaitent faire une balade dans les réserves naturelles environnantes et faire le tour du Parc national empruntent la route n° 574. Le personnel du parc se tient à leur disposition pour répondre à leurs questions et à les aider au mieux. Les visiteurs peuvent aussi participer aux circuits organisés et aux promenades guidées. Il leur suffit de s’informer auprès du service dédié au sein du parc.

L’intérieur du Parc national ne comporte aucun terrain de camping. Toutefois, les cyclistes et les randonneurs ont l’autorisation de bivouaquer pendant une nuit. Arnastapi dispose d’un camping. Des hôtels et des restaurants proposent d’accueillir les touristes à Hellnar, Arnastapi et Búðir. Le choix d’un établissement d’hébergement ou de restauration est plus large dans la zone environnante.

Pour les adeptes de la nage, il existe des piscines à Stykkishólmur, Grundarfjörður, Lýsuhóll et Ölafsvik. Pour faire des provisions, les supermarchés les plus proches se trouvent à Rif, Ölafsvik et Hellisandur. Les stations d’essence se trouvent à Ölafsvik, Vegamót, Arnastapi et Hellissandur.